Voici une grande cafetière que j’ai trouvée chez un brocanteur à Saint-Coulomb. Je dis bien ‘trouvée,’ car quand j’ai voulu l’acheter, le propriétaire m’en a fait cadeau. TANT MIEUX, je me disais, puisque la cafetière était vouée à la destruction. Bon, pas vraiment à la destruction…plutôt à la détérioration. Je comptais m’en servir comme vinaigrier.
Quand j’ai voulu faire du vinaigre il y a quelques années, je n’avais pas de vinaigrier proprement dit. Comme je n’étais pas sûre de mon coup, je ne voulais pas en acheter un (60 euros environ pour un machin de 4 litres), donc je me suis servie d’ une vieille cafetière que j’avais trouvée dans une braderie. En fin de compte, la cafetière se prêtait aussi bien à la tâche qu’un ‘vrai’ vinaigrier…et elle prend beaucoup moins de place . De plus, le bec verseur permet de décanter le vinaigre aussi bien que le bouchon robinet du vinaigrier. Mais une fois qu’on a fait du vinaigre dans une cafetière, elle est bel est bien fichue. Le vin (ou le cidre) décolore l’intérieur et l’extérieur (la fermentation du vinaigre attire parfois des toutes petites mouches et elles laissent des taches), et imprègne le céramique d’une odeur vinaigrée. Donc, il vaut mieux utiliser un récipient qui n’a pas beaucoup de valeur.
Me voilà donc avec ma cafetière sans valeur, prête à l’utilisation, quand je commençais à changer d’avis. Elle me plaisait cette petite cafetière. Pourtant elle n’est ni en porcelaine, ni en faïence, ses couleurs ne vont pas du tout avec celles de ma cuisine, et son look pseudo-paysan a un côté un peu ringard. Mais elle a une jolie forme, et le côté géométrique de l’anse a du charme. Pourquoi pas la garder comme pichet d’eau ? Sauf que j’ai déjà un placard plein de pichets, tous plus beaux que cette cafetière. Puis, j’ai trouvé le truc : un pichet à CREME ANGLAISE ! Je la voyais bien dans le frigo, remplie de la crème anglaise de ma grand-mère. Peu importe que ma grand-mère gardât toujours sa crème dans de vieux pots en verre (et que j’ai plein de pots en verre)…j’avais trouvé la bonne excuse pour la sauver. Tout ce qui restait à faire c’était un bon litre de crème anglaise.
La crème anglaise de ma grand-mère
Ma grand-mère préparait très souvent cette crème anglaise, qu’elle servait toute seule en dessert, ou bien avec un bon quatre-quarts maison. Parfois, elle le faisait cuire dans des ramequins comme petits flans qu’elle saupoudrait de noix de muscade et garnissait d’une cuillerée de meringue. Mais mes meilleurs souvenirs de sa crème anglaise surviennent des moments quand j’étais malade et elle m’apportait un grand pot en verre, rien que pour moi. (Même pas besoin de partager avec mon frère !) Sa remède douce et fraîche m’a aidé à surmonter plusieurs angines fiévreuses.
Je ne prépare pas cette recette aussi souvent que ma grand-mère (mais je vais peut-être m’y mettre, vu que j’ai un PICHET à CREME ANGLAISE maintenant !), mais je l’ai faite assez souvent pour y mettre ma petite touche personnelle. Tout d’abord, j’ai gardé les œufs entiers dans la recette au lieu de la faire ‘à la française’ avec des jaunes (mais j’ai donné la quantité de jaunes pour ceux qui veulent la faire avec des jaunes). Le résultat est plus épais, peut-être moins fin, mais on ne finit pas avec des blancs d’œufs en rab. Je vous laisse le choix pour la quantité de sucre pour les moments quand vous préférez une crème moins sucrée, et j’ai ajouté une pincée de sel parce qu’une petite pointe salée fait ressortir les arômes des mets sucrés. Ensuite, j’ai essayé cette crème comme base pour une glace à la vanille et…elle y convient à merveille. (Pour la glace, utilisez la quantité maximale de sucre.)
4 œufs ou 10 jaunes d’oeuf
150 g. à 200 g. de sucre
une pincée de sel
1 litre de lait entier
10 ml. d’extrait de vanille, ou ½ gousse de vanille avec les graines
Battez les œufs, le sucre, et le sel dans un grand saladier avec un fouet afin de faire dissoudre le sucre.
Préparez un grand saladier propre et une passoire.
Portez le lait et la demie gousse de vanille à l’ébullition dans une grande casserole. Ajoutez le lait aux œufs petit à petit sans arrêter de fouetter. Remettez la crème dans la casserole, et faites-la cuire tout en remuant à feu doux, jusqu’à ce qu’elle nappe le dos d’une cuillère ou d’une spatule. (La température de la crème ne doit pas dépasser 85˚C) NB : Si vous avez peur de faire cailler la crème en la chauffant trop, n’hésitez pas à la cuire au bain-marie.
Une fois que la crème est cuite, passez-la à la passoire. Incorporez l’extrait de vanille (si vous n’avez pas utilisé de gousse). Laissez refroidir avant de servir.
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